Bulletin Palestine 33 n°95 - Janvier / Février 2010

N’oublions pas GAZA

Plomb durci, c’est le nom donné par les israéliens à l’opération militaire qui, voici un an, a dévasté la Bande de Gaza, massacrant 1400 enfants,femmes et hommes, faisant des milliers de personnes handicapées.

Le nom de l’opération, à lui seul évoque la sanction, la punition, la vengeance, la haine de l’autre. Un Etat, celui d’Israël, 4éme puissance militaire du monde, se conduisant en terroriste, s’est lâchement attaqué à un peuple sans armes, avec l’accord tacite des états qui gouvernent le monde.

Depuis janvier 2009, le déluge de plomb et de feu a cessé de semer la mort pour laisser place à d’autres punitions, à d’autres instruments de tortures.

GAZA meurtrie n’a pas droit à l’aide humanitaire, qu’elle soit alimentaire ou médicale ; GAZA meurtrie, où 1,5 million de Gazaouis sont les prisonniers, les otages de l’armée israélienne et de son gouvernement ; GAZA, 1,5 million d’êtres humains vivant sur une bande de terre semblable à un couloir de la mort.

Ne pouvant utiliser l’espace aérien, l’espace maritime et les frontières terrestres, les Gazaouis ont eu l’idée d’utiliser le sous-sol pour faire transiter les biens de consommation et des armes par des tunnels de fortune. Israël bombarde les tunnels et l’Egypte, pays ami des Palestiniens ! (c’est ce que l’on dit ?), s’apprête à construire un rideau d’acier souterrain tout le long de la frontière.

Bien sûr ici, là-bas et ailleurs, quelques voix s’élèvent pour protester. Un juge a même dit que l’armée israélienne avait commis des crimes de guerre, et peut-être un crime contre l’Humanité, quelques pays ont approuvé le rapport du Juge, d’autres se sont abstenus, d’autres ont refusé de se prononcer, de nombreuses associations se sont mobilisées de par le monde et continuent de protester. Certaines ont tenté de forcer le blocus maritime, d’autres ont marché sur Gaza. Et partout dans le monde, on commémore la fin de la guerre.

Hélas ! les résultats ne sont pas à la hauteur des efforts déployés et les Gazaouis souffrent terriblement dans leur tête et dans leur chair. Il nous faut exiger, avec force et pugnacité, le respect du Droit International, le respect de la dignité des êtres humains, le respect du droit, pour chaque peuple, d’avoir un Etat, des frontières, un drapeau, le droit de vivre libre.

Poursuivons la mobilisation. C’est la seule alternative, la seule arme dont nous disposons pour contraindre les dirigeants politiques à se porter au chevet des Gazaouis, en demandant la levée du blocus, en permettant l’accès des missions humanitaires dans la Bande de Gaza, en protestant contre la construction du mur souterrain à la frontière égyptienne

Parce que la justice et la Paix n’ont plus le temps d’attendre, n’oublions pas Gaza, n’oublions pas la Cisjordanie, n’oublions pas Jérusalem-Est, n’oublions pas les Palestiniens !

Guy Mallié