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Infos Gaza n°571 bis

Publié le dimanche 18 septembre 2011

Maya Brantzeg – 10 septembre 2011

« .. j ai attendu du 28 juin au 7 août en Egypte pur rentrer à Gaza par Rafah et j ai demandé ma sortie 3 semaines avant mais ce n’ est pas sur que je sorte pour le 25 septembre des fois, les Egyptiens ferment la frontière pour un problème avec Israël.

Je travaille sur un projet de sécurité alimentaire, par la spiruline à Gaza. C’est pourquoi, je suis très motivée par la question des Réfugiés . J’essaie d’enquêter et d’analyser la question des Réfugiés, car elle est la pierre angulaire de la reconnaissance de la Palestine à l’ONU.

Certains palestiniens sont prêts à lâcher leurs frères réfugiés contre les avantages économiques du marche mondial, introduit à Gaza par Israël. Il y a des riches ici à Gaza et le Hamas possède plusieurs supermarchés, banques etc…..

En Cisjordanie c’est le Fatah

Pour ces riches les Réfugiés sont en trop et l’UNRWA se sert d’eux pour faire du chantage : elle dit au Hamas : « ou bien vous acceptez les conditions des Nations Unies ou bien vous prenez en charge les 1 million cent mille réfugiés ». l’UNRWA menace de se désengager totalement de la Palestine et certains réfugiés craignent de perdre leur statut et l’ aide qui y est attachée, tout en ne pouvant pas retourner eux

Pour les Réfugiés c’est la misère noire, je vais aujourd’hui visiter le camp de Jabaliya.

Je pense que nous devons être conscients du problème. Cela ne veut pas dire que je suis contre la reconnaissance de la Palestine à l’ONU : c est un pas politique important, mais cela risque de se faire au détriment des Réfugiés. Amicalement »


L’UNRWA à Gaza

L’UNRWA est une des organisations de l’ONU qui s’occupe des réfugiés Palestiniens en fonction de leur statut et non de leur problèmes sociaux :

Rien qu’à Gaza l’UNRWA aide 700 000 personnes Mais cette année, l’UNRWA subit une baisse de ses revenus due à la réduction des subventions des USA,de la CEE et même d’Israël qui y est représenté. Aussi l’UNRWA a-t-elle été obligée de diminuer ses aides et ses activités :

- réduction de 120 000 le nombre de personnes aidées,
- suppression de 3.500 emplois précaires – ce qui a provoqué une occupation de ses locaux au mois de Juillet
- L’UNRWA prévoit la suppression de tous les emplois précaires dès le mois d’octobre
- Elle a supprimé la prime de scolarité de 100 shekels permettant aux écoliers d’acheter un uniforme scolaire obligatoire ainsi que du matériel scolaire.

L’UNRWA diminue de 20% ses services rendus en matière de scolarité, de santé, de voirie etc …Notamment, elle supprime à Deir Al Balah, sa maternité, laissant les femmes accoucher chez elles, car l’hôpital gouvernemental est bien trop petit. L’augmentation du budget des « urgences » dues aux bombardements répétés, grèvent celui de la prévention et des soins.

L’UNRWA ne peut plus soutenir l’agriculture et la pêche par manque de fonds.

Ne voulant pas reconstruire « au noir » avec le matériel de construction venant des tunnels les maisons des réfugiés qui sont à sa charge, Elle n’en a reconstruit que très peu. Elle attend qu’Israël ouvre le poste frontière de Erez aux matériaux de construction. Par ailleurs le Gouvernement ne construit pas de maisons pour les réfugiés car c’est du domaine de l’UNRWA ;

Aussi, depuis 5 ans des familles de réfugiés s’entassent à 14 par pièce ; vivant à plusieurs familles dans un appartement de 2/3 pièces ; partageant à 30 une salle de bain et une cuisine…. 

Les réfugiés servent d’enjeu politique entre le gouvernement du Hamas et l’UNRWA . L’UNRWA menace de se désengager totalement et laisser 70% de la population de Gaza, à la charge du Hamas. Avec la partition de la Palestine en 1948 Les sionistes d’Israël, des USA et l’Europe qui en ont été les acteurs , ce sont 7 millions de Réfugiés Palestiniens qui sont privés de leur pays , de leur terre nourricière et de leur gagne pain. Et aujourd’hui, ces acteurs ne veulent même plus subvenir à la survie des Réfugiés Palestiniens par l’intermédiaire de l’UNRWA


Palestine à l’ONU : un cadeau empoisonné

Michel Warschawski *

publié le dimanche 11 septembre 2011.

Septembre n’est pas un bon mois pour le peuple palestinien – Septembre noir en 1970, les massacres de Sabra et Chatila en septembre 1982, le début de la reconquête israélienne en 2000… Septembre 2011 s’ajoutera-t-il à cette liste noire ? A entendre certains des représentants de l’Autorité Palestinienne, l’Assemblée Générale de l’ONU à venir marquera un grand pas en avant pour le peuple palestinien, avec la reconnaissance de « l’Etat de Palestine » et l’attribution du statut d’Etat-membre. Nous aimerions vraiment partager leur optimisme, mais, malheureusement, pour plusieurs raisons, il semble déconnecté de la réalité. Tout d’abord, Mahmoud Abbas est soumis à une importante pression pour abandonner l’initiative, et on sait combien le Président de l’Autorité Palestinienne est sensible aux pressions. Une reculade serait une nouvelle humiliation pour l’Autorité Palestinienne et pourrait bien faire perdre à Abbas et à l’Autorité Palestinienne dans son ensemble les dernières miettes de leur légitimité populaire. Ensuite, qu’est-ce qu’un Etat sans souveraineté, sans le contrôle de ses frontières, sans le droit de se défendre, sans le droit d’avoir sa propre économie ? Cela sonne comme une mauvaise blague. Enfin – et c’est peut-être ce qui devrait le plus nous inquiéter – quelle sera la destinée de l’Organisation de Libération de la Palestine, qui, jusqu’à maintenant, était reconnue par la communauté internationale comme l’unique représentante du peuple palestinien et représentait officiellement les Palestiniens dans les organismes de l’ONU ? Remplacer l’OLP par un Etat de Palestine virtuel n’est pas un progrès, mais rejoint un vieux rêve israélien : remplacer la nation palestinienne par la population de Cisjordanie et de Gaza et l’OLP par une direction locale. Jusque récemment, un tel objectif était clairement rejeté par l’ensemble du peuple palestinien, qui se revendique non pas comme une « population occupée », mais comme une nation, possédant un droit inaliénable à l’autodétermination.

Remplacer – même simplement de facto – l’OLP par un « Etat palestinien » revient en pratique à laisser sur le bord du chemin vers un tel « Etat » des millions de réfugiés, qui constituent la majorité de la nation palestinienne et le cÅ“ur du mouvement national palestinien. L’attachement des Palestiniens à l’OLP n’est pas une posture romantique, mais l’expression de leur détermination à être une nation et à être considérés par la communauté internationale comme une nation. (Traduction CCIPPP)

* Fils du grand-rabbin Max Warschawski, Michel Warschawski passe ses premières années à Strasbourg. Il décide à 16 ans de partir pour Jérusalem où il entreprend des études talmudiques. Il crée en 1984, le Centre d’information alternative (AIC), qui rassemble plusieurs mouvements pacifistes israéliens et organisations palestiniennes. En 1989, il est condamné à vingt mois de prison ferme pour « prestations de services à organisations illégales », pour avoir imprimé des tracts relatifs à l’organisation palestinienne Front populaire de libération de la Palestine de Georges Habache qualifiée de terroriste par Israël. Depuis lors, il continue son activité au sein de l’AIC. Il donne, entre 2003 et 2005, une série de conférences sur le conflit israélo-palestinien dans une vingtaine de grandes villes françaises et leurs banlieues (centres associatifs, écoles. Il est membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine .Il est marié à l’avocate israélienne Leah Tsemel, spécialiste de la défense des prisonniers palestiniens, avec laquelle il a deux enfants. Il a par ailleurs un troisième enfant d’un précédent mariage


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