Bulletin Palestine 33 n°108 - Septembre / Octobre 2012

Une bande de voyous à Jérusalem Ouest a attaqué le 16 août dernier trois jeunes Palestiniens, en laissant un pratiquement pour mort sur le carreau, insultant les sauveteurs ; et tout cela au cri de « Les Juifs ont une âme, les Arabes sont des fils de pute... », dans l’indifférence générale de la foule.

« Les Juifs ont une âme, les Arabes sont des fils de pute... » a-t-on entendu dans les rangs du public de la salle d’audience quand les coupables ont dû répondre à la convocation des juges, la police ayant parlé d’une simple bagarre, alors que les preuves ont été apportées que cela relevait plus du pogrom.

Epiphénomène dans la prétendue « seule démocratie du Moyen Orient », comme le répètent à l’envi tous les thuriféraires d’Israël ?

Nous ne le pensons pas.

La logique infernale de la politique israélienne est en jeu. On ne peut pas pendant des décennies nier l’humain chez celui que l’on combat, justifier constamment l’injustifiable des discriminations, des expulsions, de l’épuration ethnique, des exécutions extra-judiciaires ; on ne peut pas invoquer la Torah et faire intervenir les rabbins pour convaincre les appelés de l’armée israélienne de la légitimité des bombardements... et s’étonner ensuite qu’une partie de la jeunesse (oh ! pas toute, heureuse- ment, il y en a une autre pour « briser le silence ») se sente dans son droit dans de telles ratonnades.

Qu’y pouvons-nous ?, nous demande-t-on alors.

Beaucoup.

Car si la réponse est d’abord celle du peuple palestinien qui résiste, nous devons admettre que face au soutien que les États-Unis et l’Union Européenne apportent à Israël, les mouvements de solidarité doivent rester mobilisés.

Salah Hamouri nous l’a bien dit, le soutien apporté aux prisonniers est capital pour maintenir le moral et ne pas céder au découragement. Nos amis du PARC nous le disent, le soutien aux projets sociaux que les organisations comme la nôtre peuvent apporter est d’une autre nature que celui apporté par les agences de l’ONU, ils savent ce que représente la solidarité de la société civile.

Nos amis du BNC, qui représentent la société civile palestinienne et ont appelé au « BDS », nous le disent à chacun de leur passage : que les Européens boycottent les produits israéliens, et notamment ceux des colonies, qu’ils interviennent pour que les sociétés désinvestissent des entreprises vivant de la colonisation, qu’ils exigent de leurs gouvernants qu’ils sanctionnent la transgression permanente du droit international. Cela contribue à leur donner confiance dans leur résistance.

Les animateurs du centre de Doha à Bethléem nous l’affirment : les jeunes danseurs de Joudour venus en France cet été sont revenus regonflés, ils savent qu’ils ne sont pas seuls.

Reste que la politique de nos gouvernants n’a toujours pas changé : nous n’obtenons pas la suspension de l’accord d’association de l’UE avec Israël, au contraire c’est le rehaussement de cet accord qui est à l’ordre du jour. Le blocus de Gaza est toujours en place, nous ne savons pas si l’Estelle pourra atteindre son but, et la Présidence de la République semble encore sourde à nos demandes pour qu’elle l’exige.

Bref, le peuple palestinien a besoin que nous rehaussions le niveau de notre solidarité, et pour ce faire Palestine 33 vous invite à y prendre toute votre place.